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Les grandes vagues de l’océan, leur beauté. Mais aussi leur puissance.


Comme un Thomas Pesquet fébrile au rayon combinaisons latex et clés à molette des Galeries Lafayette, vous êtes irrésistiblement attiré. Et effrayé.


Pour les terriens que nous sommes, cette réaction de nervosité face aux grosses vagues constitue un réflexe naturel. Surtout quand elles se mettent à avoisiner ou dépasser notre taille! 


Tôt ou tard vous craignez de voir survenir l’instant dramatique où l’une d’entre elle vous fauche. Ou s’écrase sur vous, de toute sa hauteur. Allongé sur votre planche, les yeux exorbités et bientôt les cheveux à l’envers, vous paniquez et buvez la tasse! 


Soit, vous ne vous sentez pas forcément à l’aise devant ces paquets de mousse sauvages. Détendez-vous. Vous allez apprendre dans cet article rudement bien fignolé comment dépasser vos appréhensions. 

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Avant tout posez-vous la question indispensable


Est-ce que vous vous sentez capable d’aller un peu plus loin que vos capacités actuelles, ou bien est-ce vraiment trop au delà de votre niveau? Honnêtement?


Par exemple: vous sentez-vous de taille à nager ces quelques centaines de mètres depuis le large jusqu’au rivage si votre leash casse? En sachant qu’avec les courants et les vagues, ce ne ressemblera pas aux lignes droites et aux eaux calmes de la piscine municipale… Si la réponse est non, restez au bord. 


Parce ça sert à rien d’aller vous jeter dans des gros paquets pour vous retrouver malmené et paniquer au large. Dites-vous bien que si vous vous trouvez en total dépassement de ce que vous savez faire, vous ne pourrez rien faire qui vous permettra de progresser.


Surfer de grosses vagues implique de vous forger une confiance minimale pour être à l’aise. Vous serez alors apte à vous engager dans ces vagues, retrouver les sensations agréables -que dis-je fantastiques!- de glisse que vous avez dans les vagues plus modestes.  


A ce stade de maîtrise seulement, vous diminuerez en plus le risque de vous blesser dans les grosses vagues. 


Pour forger cette confiance, vous devez bien vous informer et vous préparer.


🖐Attention, nous n’allons pas parler ici de surfer des vagues de plus de 2m50 voire 3 mètres

Ce sont d’autres conditions, qui nécessitent un entrainement et une expérience à ne pas négliger, au risque de vous mettre en danger et de faire intervenir les secours à cause de votre hybris (ça veut dire prétention en Breton, je crois)


=> Cependant bien des enseignements sont à prendre de ces surfeurs de gros, et nous allons les adapter ici pour qu’à votre tour vous alliez chercher des vagues juste un peu plus hautes que d’habitude.



Et les derniers points vous seront tout particulièrement indispensables pour vous aider à entrer dans cette autre dimension de votre surf. 


Mais avant tout...

Qu'est ce qui amène des vagues plus grosses?

La saison d'automne, l’hiver et ses dépressions. Pour une taille de houle identique, la période (temps entre chaque ondulation) fera monter la taille des vagues déferlant sur le rivage. Une houle d'1m50 avec 7 secondes de période donnera des vagues d'environ 1 mètre. Passez à 15 secondes de période comme souvent en automne-hiver, et certaines déferlantes atteindront votre taille sans difficulté !


Retrouvez les explications dans mon article (exceptionnel selon Laurent Romejko) sur la météo surf.


Pourquoi diable surfer des vagues plus consistantes?

  • Avant tout, vous aurez plus de vitesse sur la vague. Imaginez, filer à Mach2, avec le vent dans les mèches (s'il vous en reste)…
  • Les sensations seront démultipliées
  • Vous allez parcourir plus de distance debout sur votre planche
  • Et vous aurez donc plus de temps pour ajuster vos appuis
  • Vous pourrez commencer à effectuer des prises de direction plus prononcées
  • Bref, vous allez progresser !


En contrepartie les conditions plus grosses (au dela de 1m50, voire une taille d’homme) signifient en général:


  • Des vagues plus loin du bord,
  • Un passage de barre plus compliqué quand on surfe sur des plages de sable (beach breaks),
  • Un courant plus fort,
  • Donc du temps de rame plus long en général, à cause des plus grosses masses d’eau déplacées et de la distance pour rejoindre le Peak. (Par conséquent on prend statistiquement moins de vagues)
  • Une puissance de vagues plus grande, due à la masse d’eau déplacée et à la vitesse de la houle plus élevée,
  • En découle la nécessité d'une vélocité de rame plus importante, 
  • Et un engagement mental plus prononcé face à la peur,
  • Une technique irréprochable au take off notamment (pas d’hésitation!).

Cette question du mental se révèlera importante. Vous sortez de votre zone de confort (terme à la mode mais bien parlant).

Pour cette raison, vous devrez tout de même posséder des éléments à même de vous rassurer au niveau sécu et technique.

Nous allons y venir (vous allez le constater, tout ceci ressemble à établir une sorte de rituel).

Maintenant, attaquons en toute logique par les préparatifs... 


Avant votre session


#1 La première des conditions: ne partez pas seul. Allez surfer avec vos amis, leur présence vous donnera un regain de confiance. Et s’il arrive un pépin, vous pourrez compter sur eux. Et eux sur vous, n’est-ce pas?

#2 Soyez sûr de votre condition physique, endurance, poumons, mobilité de votre rame.

#3 Ayez fait le plein d’énergie avant d’aller vous tremper les orteils. Vous savez que le surf exige des watts, alors dans des vagues plus puissantes vous pomperez encore plus dans le réservoir…

#4 Préparez votre matériel et notamment votre leash: pas de coupure, pas de noeuds. Prévoyez un leash de rechange. Un leash neuf pour chaque nouvelle année si possible.

#5 Truc bête: vérifiez que les dérives soient bien vissées, et prévoyez des dérives de rechange si besoin.

#6 Les vagues plus grosses surviennent plus souvent en hiver (en zone tempérée). Si l’eau commence à être trop fraiche, n’hésitez pas à enfiler des chaussons (+cagoule et gants si nécessaire).

Le froid amenuise votre esprit, et le temps de décision peut s'avérer plus long. (je dédierai peut-être un article sur le surf en hiver dans nos contrées septentrionales)


#7 Choisissez bien le moment de marée, histoire de ne pas vous retrouver coincé avec les vagues qui vous fracassent contre une digue à marée haute, ou bien dans un shorebreak méchant qui vous compliquera la sortie.




=> Dans des conditions plus grosses (ce qui signifie également des vagues plus rapides), les surfeurs confirmés privilégient une planche plus longue. Celle-ci apportera plus de portance et permettra de générer plus de vitesse à la rame en fendant l'onde.


À propos de votre planche

Votre grande planche pour progresser vous apporte déjà cette portance, si vous l’avez bien choisie.

Par contre la forme générale des planches de grandes vagues est également affinée à l’arrière. Pourquoi?

Comme vu dans l’article sur la météo surf (voir lien), les grosses vagues apportent de la vitesse, beaucoup de vitesse. Les surfeurs vont plutôt chercher à contrôler cette vitesse. Aussi leur planche sera plus fine avec des rails mordants pour mieux s’enfoncer dans l’eau et accrocher la vague. 

Mais votre planche actuelle sera suffisante pour le moment. Il faudra apprendre à passer la barre avec elle, par contre. Nous verrons cela...

La planche de surf de gauche, à l'arrière étroit, permet de mieux contrôler la vitesse générée par les grandes vagues. 

Allez hop, à pied, à bicyclette ou en gros diesel qui pue🤢, on prend la route, direction l'océan. Lisez attentivement ce que vous devez ensuite faire...

En arrivant sur le spot et AVANT de vous jeter à l’eau


=>Les surfeurs de gros prennent le temps d’analyser calmement le spot, son fonctionnement et le rythme des séries.


#8 Faites un point sur les infos que vous avez glanées avant de vous déplacer sur le spot: météo, marée... 


#9 Visualisez les endroits où cassent les vagues. Leur régularité, les séries plus grosses qui décalent.

Attention, depuis le haut de la dune, les vagues paraissent toujours plus petites…


#10 Repérez les courants en observant les surfeurs déjà à l’eau et leurs déplacements pour lutter contre celui-ci.

🤭 S’il n’y a personne à l’eau, posez-vous des questions. 🤔 Êtes-vous certain que vous êtes au bon endroit? 😮N’avez-vous pas omis un détail dans votre préparation, du genre "Le tsunami du millénaire est annoncé pour aujourd'hui"?  😶😱😱😱😱



#11 Par rapport à cela et au point 9 vu plus haut sur l'endroit où cassent les vagues, c'est maintenant que vous allez mettre en place quelque chose d'important.

Pour vous assurer de toujours bien vous placer dans l’eau quand les plages sont grandes, habituez-vous à prendre des repères fixe sur la plage. Vous allez parer au courant forcément présent dans les vagues plus grosses. 


Comment prendre des repères fixe sur la plage depuis le large?

Dans l’alignement du placement idéal, repérez un objet proche du rivage (un arbre, une bosse dans la dune) et un autre le plus loin possible (une maison, un poteau télégraphique).

Dans l’eau vous pourrez vérifier cet alignement des deux point et ainsi vous assurer que vous êtes placé au mieux par rapport au peak.

Votre placement devra aussi tenir compte d’éventuels dangers à ne pas approcher, rochers, épaves, Kraken et autres banc de sirènes.




#12 Selon l’endroit où vous surfez, des passes peuvent faciliter l’arrivée à la zone de prise de vague. Ce peut être des trouées dans le récif de corail sous les tropiques; des sorties de baïnes dans le Sud-ouest, dont la profondeur d’eau ne permet pas aux vagues de déferler; ou des zones de courant le long d’avancées rocheuses, les bien nommés « ascenseurs ».


#13 Repérez le meilleur endroit pour entrer à l’eau en fonction des courants et des dangers. N’hésitez surtout pas à observer les autres surfeurs et à demander conseil.

Si le courant tire vers le sud par exemple, pensez à bien vous décaler vers le nord pour entrer à l’eau. Au lieu de lutter contre lui, vous vous aiderez du courant pour vous rendre au peak (l’endroit où commencent à déferler les vagues au large).


Eh bien, certains tous fous gambadent déjà tête baissée planche sous le bras vers les mousses du bord…

👋Hep revenez, ne partez pas à l'eau maintenant ! je me dois de vous glisser un conseil précieux avant que votre visage ne prennent les embruns:  



#14 C’est aussi maintenant qu’il faut anticiper votre sortie en repérant la zone idéale: loin de rochers ou autres zones dangereuses s’il y en a. Quitte à sacrifier votre dernière vague pour remonter ce fameux courant qui fera tout pour vous y amener par exemple.

Anticipez également que si la marée monte, les vagues risquent de casser plus violemment au bord (le fameux shorebreak avide de casser les planches et les nuques, miam miam) ou vous coincer contre une digue. Ne jouez pas avec le feu et sortez avant une marée trop haute!


Dans la foulée, j'me dépêche de vous faire part d'un point important et toujours négligé. Oui ça peut paraître vieux con, mais:

#15 Échauffez-vous sérieusement. Ce devrait devenir une routine pour vous.

Echauffement, trois points importants:

  • Faites monter vos pulsations cardiaques pour que le sang circule bien jusqu’au bout de vos membres et de vos neurones: course à pied ou burpees: debout, accroupi, pompe, de nouveau accroupi et saut, puis on recommence. Je déteste et j’adore 😖 Rien de plus tuant à part un marathon en rangers avec trente kilos de barda sur les épaules…
  • Articulations. Par quoi commencer ? Pas de soucis, prenez dans l’ordre en commençant par le haut: cou, épaules en mimant des mouvements de rame, hanches en adoptant le houla hoop de la grande Joséphine Baker, etc.
  •  j’adore finir par des redressements sur le sable avec mes stagiaires. 225 redressements. Environ. Là vous êtes chaud, non? 


🖐 Mon article vous botte?

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#16 Pendant que vous vous échauffez, continuez de repérer le déferlement des vagues, rapide ou lent.  La zone de take off et ses « gisements d’énergie ». Et là où il vaut mieux éviter de vous trouver: la zone d’impact.


=> On a coutume d'observer les vagues selon un temps proportionnel à la taille estimée des vagues. 10 minutes pour 1 mètre, 15 minutes pour 1m50. Cela permet d’observer le temps d’accalmies entre les séries de vagues, les meilleurs endroits pour entrer et sortir, les emplacements des meilleures vagues et le comportement des autres surfeurs. 

Euh, vous observez 6 mètres de vagues? Ça fait 3 fois la taille d'un bonhomme, environ. Restez au sec, hein. Nickel pour un échauffement optimal, lorsque les vagues seront retombées!

Ce que vous devrez faire, si malgré tout...
  • Lors de d’une de (vos rares et malencontreuses) chutes 😊, vous vous retrouvez en pleine zone d’impact, que chaque mâchoire liquide surgit pour vous pilonner à l’endroit où vous surnagez, 
  • Ou bien si vous sentez que remonter au large avec votre grande planche de surf débutant devient trop accablant

 ⚠️Ne luttez pas! Sortez pour retourner à l’eau plus loin et faire le tour par une zone plus calme (passe, baïne). Et profitez-en pour reprendre votre souffle.


Vous avez fait le point depuis la plage? Vous êtes chaud? Alors attachez votre leash et foncez!

Votre entrée dans l’eau


Dans la plupart des cas, vous devrez affronter les furies éclatantes, les gardiennes du large, j’ai nommé les barres de mousses. 


Y a des vagues tout le temps, je fais comment pour passer au large?

Au point 15 vu plus haut, vous avez remarqué que la houle arrive par séries. Profitez des accalmies qui ne manqueront pas de survenir entre les séries. Aussi, passons au point suivant. Nous étions au #17, non?


#17 Entrez dans l’eau un peu avant la fin d’une série. Vous affronterez les dernières barres de mousse et serez assez loin vers le large au moment de la prochaine accalmie.

Vous allez devoir affûter votre rame techniquement et travailler l’endurance, notamment la rame dite de croisière. (découvez en cliquant ici l'article truffé de bonnes connaissances sur la rame


L'instant magique où le large s'ouvre à vous

Les portes d’écume cessent de se refermer sur vous. Vous voici enfin en route vers le large!

Ah, vous vous voyez déjà atteindre le tant désiré large, à force coups de rame éreintante… respirez, ramez, et ne lâchez rien!

C'est une fois au large seulement que vous vous autoriserez un temps de repos. Vous retournerez un instant vos yeux vers le rivage. Vous ressentirez le bonheur de voir le monde et sa fureur à tant de distance de vous et votre planche.

Oui, quel apaisement ce sera de l’avoir dépassée, cette barre, infernale zone blanche où crèvent les rouleaux... Eh oh, réveillez-vous de ce doux songe! Une autre série lève sur vous...



Car avant d'arriver au large, d'autres mousses ne tarderont pas à surgir du large et barrer votre parcours... Ainsi vous devrez parvenir à... 

Passer la barre


Vous devrez effectuer des plongeons canards ou des retournements façon tortue selon la taille de votre planche. Faisons ici le tour de ce drôle de bestiaire.


🦆Comment faire un canard? 

Pour ceux d’entre vous qui passez par là et avez récemment passé le cap d’une planche plus petite, voici deus trois conseils rapides:

  • Gardez bien votre planche à la verticale sous votre corps quand vous l’enfoncez,
  • Ne remontez pas trop vite, la vague pourrait vous sucer vers arrière,
  • Utilisez le pied posé sur le tail plutôt que le genou pour vous enfoncer plus profond,
  • Certains préconisent de laisser la place entre la planche et le corps sous l’eau pour laisser passer la mousse. Mais j’ai tendance à me plaquer contre la planche quand elle est au plus profond, histoire de bien laisser passer tout le tourbillon de mousse au dessus de ma carcasse. 

Comment passer la barre avec votre grande planche?

Avez-vous déjà entendu causer de la technique de la tortue? J’en parle au chapitre 2.2 de mon guide sur les 5+1 règles (non) écrites du surf. Vous pouvez le télécharger ici même👇 

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🐢Le retournement tortue en trois points: 

  • Retournez-vous sous votre planche (retournée aussi) à l'approche de la vague en prenant un grand bol d'air.
  • Sous l'eau, tenez fermement les bords tout à l'avant de la planche.
  • Attendez que la mousse passe et retournez-vous de nouveau avec votre engin.

Le truc est de vous remettre suffisamment vite sur la planche et CRANTER pour ne pas reculer, et être prêt quand une ouverture dans la barre de mousse se fait pour accéder au large.

Adaptez votre rame et votre surf à la puissance des vagues


Les vagues plus grosses déferlent plus vite. Pour vous, ça signifie quoi? Qu’il va falloir vous placer dans la zone de Take-off que vous aurez repérée et passer au point 18 que voici:


#18 Ramer plus fort au bon moment dans votre prise de vague. Là aussi, vous devrez perfectionner votre rame et la rendre plus explosive dans ces conditions.

  • Ne faites pas de bulles quand vous mettez la main dans l’eau. 
  • Enfoncez votre main profondément, avec le coude sous l’eau, les doigts légèrement écartés. Votre max de puissance se situe à la verticale sous votre épaule.

(Jetez un oeil sur la technique de rame dans mon fol article en cliquant ici)


 

=> Il faut bien attendre que la vague arrive sur vous et ne pas ramer trop vite en amont pour ne pas gaspiller d’énergie dans votre vélocité de rame. (Court et intense.) Ce qui implique avant tout de bien être placé!


#19 Levez-vous plus vite. Votre technique de redressement doit être infaillible! 

(ceci dit, les grosses vagues molles laissent tout de même plus de temps pour vous mettre debout. Sur ces mémères grassouillettes, vous aurez le temps d’ajuster vous positions de pieds si besoin) 

  • Votre buste est déjà haut sur le pont, cela aide à ce que le tail (l’arrière) de votre planche ne soit pas soulevé trop par la vague.
  • Vous sentez l’ascenseur et vous poussez votre planche dans l’inclinaison (utilisez la gravité, engagez-vous et tombez/glissez dans la pente)
  • Ici, je dois vous souligner l’importance de charger le pied avant pour partir dans le creux.


#20 L’importance du regard! Orientez-le dans la direction que vous souhaiter prendre, dès votre rame. Et une fois debout, tout votre corps regarde dans cette même direction (épaules, mains, genoux).


#21 Plus vous serez près du creux, plus ça poussera. Plus vous en serez éloigné sur l’épaule, moins ce sera facile de partir. Progressivement, avec le temps,  vous vous approcherez du creux de la vague pour vous assurer une entrée en vague efficace, jusqu’à cette limite: trop près du creux, si la vague frise déjà, c’est trop tard. Chute assurée.


#22 Erreurs communes qui peuvent se révéler compliquées à gérer:

  • Au moment de partir dans la vague, vous hésitez et le nez de votre planche se redresse. La vague, elle, continue de creuser sous vous.
  • Ce moment peut vite devenir critique car la lèvre de la vague va vous entraîner tout de même. Vous serez alors projeté dans le creux avec votre planche et risquez de retomber dessus. Mamma mia!
  • Cette scène peut se répéter infiniment et à chaque fois que vous vous y trouverez confronté, vous bloquerez.
  • C’est ce que je remarque chez certains de mes élèves, rendus nerveux et déstabilisés par ce moment critique. Même dans des vagues pas forcément grosses.


Contre cela, calez-vous un mantra.

À partir du moment où vous ramez sur la vague, récitez-vous mentalement cette phrase: « Je - rame - et - je - me- lève ». Sur chaque mot, donnez un coup de rame puissant, et sur le dernier mot « lève », vous vous levez (quoi qu’il en coûte…).

Au début, vous poserez les pieds une seconde seulement. Puis quelques secondes. Puis vous descendrez toute la vague debout sur la planche. Progressivement, vous gagnerez en confiance et parviendrez à les surfer tout du long, ces jolies vagues!



À propos de cascades, justement, voyons comment en atténuer les conséquences, si vous le voulez bien, avec le GROS point suivant auquel je consacre tout un chapitre…

#23 La chute en surf

Sachez que des vagues plus consistantes, issues de houle longue, nous retiennent plus longtemps sous l’eau. En contrepartie, en cassant dans plus de hauteur d’eau, vous risquez moins de toucher le fond que de percuter votre planche.

Pour vous rassurer et vous sentir plus à l’aise dans les conditions plus conséquentes, Je vous engage à mettre en place un automatisme de la chute:

Tombez de préférence derrière ou à côté de votre planche.

Si vous ne savez pas où se trouve votre planche, procédez comme suit:

  • Dès que vous chutez, faites le casque en protégeant votre tête avec vos bras enroulés autour d'elle.
  • Restez sous l’eau trois à quatre secondes, le temps que votre planche de surf amerrisse.
  • Toujours en apnée sous l’eau, sortez d’abord votre main de l’eau au dessus de votre tête pour voir si la planche n’y est pas.
  • Ensuite sortez votre tête SANS toujours respirer. Si une vague ne vient pas sur vous, alors vous pouvez inspirer.
  • Repérez et récupérez votre planche en faisant super gaffe à ne pas saisir le leash ou la cordelelette (une grosse vague peut vous arracher la planche et la peau des doigts, voire les phalanges).


Et c’est reparti pour un tour ! Sauf si vous êtes assailli par un sentiment de malaise... C'est un gros point, suffisamment important pour que je vous le développe sans tarder.

#24 La peur en surf


Rien d’obligatoire à surfer des vagues plus grosses. On peut se sentir paralysé à l’idée d’aller dans des conditions plus conséquentes.

Le bruit plus sourd et puissant. La force des courants. Le temps plus long passé sous l’eau. Le manque d’air. Boire la tasse. Paniquer. Avoir peur. Toutes ces réactions sont normales dans un milieu nouveau et mouvant!

Sans compter que les conditions hivernales, avec leur ciel lourd et les températures fraîches comme une tronche de dictateur Russkof, peuvent apporter de l'eau à la moulinette mentale de la pétoche.


« Nul ne saurait conserver sa dignité lorsqu'il se fait retourner par une grosse vague. On ne peut espérer maitriser qu'une seule chose: sa panique ». Jours barbares, William Finnegan

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La vérite sur le surf de vagues (un peu) plus grosses

Car, il faut le reconnaître, surfer des vagues plus grosses vous demandera un engagement mental plus important. Quand vous aurez décidé de prendre la vague, vous devrez vous y engager à 100%. Vous ramez à fond pour chercher le creux. Vous vous levez sans réfléchir.



Cette phase nouvelle pour vous ouvrira une autre dimension dans votre surf. Elle vous sortira de ce qu’il est convenu d’appeler votre « zone de confort ». Cette zone où l’on maîtrise, mais où du coup l'on ne progresse pas.

Donc si vous souhaitez progresser, vous devrez sortir de cette zone pour aller un peu plus loin, dans ce que l’on peut nommer une « zone d’exploration », d’expérimentation.  


La tueuse de l’esprit

Plus loin se trouve la zone de peur. La panique prend le relais et tue tout raisonnement. Elle tue l’esprit. 

=>Les surfeurs de gros sont très attentifs à ne pas se laisser envahir par la panique. Ils travaillent beaucoup leur mental en s’exerçant à de la méditation, du yoga et de la respiration. Lors de phases critiques, l’une des clés est de parvenir à ne plus penser.

Tout cela a pour but de ne pas dévorer cette énergie nécessaire à leur survie, à savoir l’oxygène dans leurs poumons. Ne pas laisser la panique prendre le dessus.


Comment parvenir à être plus zen dans des conditions plus consistantes?

👉L’inconnu est facteur de stress. Avoir préparé votre session comme nous en avons parlé plus haut vous aidera beaucoup à ne pas être dans l’inconnu.

Vous aménager comme je l’ai fait avec vous une feuille de route sur votre session débroussaillera aussi le terrain et vous permettra d’avancer sur un chemin jalonné au maximum de ce qu’il est possible de faire. Et d’éloigner l’incident, la blessure.

Reste l’imprévu des sessions, à savoir une vague plus grosse qui décale tout le monde par exemple. Quelle sera votre réaction face à elle?


👉Y aller à deux ou plus vous donnera plus de courage. De plus vous vous surveillez l’un l’autre.

👉Travaillez votre apnée. En général le temps passé sous l’eau dans des vagues de 1m50 en un peu plus monte à 6-8 secondes maximum. En sachant que si vous tenez 30 secondes en apnée statique, vous pourrez être large...


Cependant c’est après avoir pris une vague sur la tête qu’on passe du temps sous l’eau. Et avec le coeur qui tambourine comme le batteur de Sepultura après un jerrycan de Robusta, ça change la donne! Pour vous sentir plus serein alors que les vagues gonflent, travaillez votre capacité pulmonaire de façon à augmenter votre temps d’apnée.


Vous pouvez le faire à chaque fois que vous retrouvez en piscine.

Exemple d'entraînement pour l'apnée
  • Faites un crawl sur une longueur et revenez en nageant deux brasses sous l’eau. Remontez et finissez votre longueur.
  • Repartez en apnée sous l'eau pour trois brasses.
  • Si vous le pouvez, vous pourrez monter à quatre ou cinq brasses brasses sous-marines. Ainsi vous augmentez votre capacité d'apnée.

Aux prochains bouillons, vous aurez de quoi vous sentir plus zen !


👉Travaillez votre endurance. Lorsque vous ne serez plus essoufflé après quatre ou cinq passages de barre et que vous saurez vous déplacer facilement sur votre planche, vous gagnerez en confiance. Donc ramer quelques centaines de mètres supplémentaires ne vous désarmeront pas.


Comment travailler votre endurance pour le surf?

A terre, pour bosser l’endurance, il n’y a pas trente six moyens. Courir si vos genoux le permettent. Faire du bicloune. Et nager sur de longues distances. Du genre faire 1 km à chaque fois que vous allez vous tremper les miches, toujours à la piscine.

Et lorsqu’il n’y a pas de vagues, au lieu de rentrer bredouille et grognon, sortez tout de même votre planche et faites-vous des challenges de distance entre amis.


Une chose primordiale dans le surf, et encore plus dans le (relativement) gros surf, c'est d'utiliser le pouvoir de...

#25 La respiration

Durant toute votre session, pensez à bien respirer, notamment lors de vos déplacements en « rame de croisière » dont je vous parlais plus haut. Respirez calmement, profondément et régulièrement. Vous entretiendrez ainsi le calme nécessaire à votre bonne session.


Quand un gros paquet vous arrive dessus, ou avant de plonger sous la vague, inspirez et expirez à fond avant de prendre un grand bol d’air. Vous serez en capacité d’attendre plus longtemps sous la flotte. 


Et pour conclure, je vais entièrement consacrer le dernier point à la façon d'aborder cette nouvelle dimension exaltante de votre vie de surfeur!

#26 Approche progressive, mentalement et physiquement


Cette approche inspirée des surfeurs de grosses vagues doit vous être instructive. Jamais ils ne tentent ce qui nous semble impossible sans une GROSSE PRÉPARATION.


Ce que je vous conseille d’une façon générale

Allez-y progressivement. Dans la tailles des vagues déjà.


Vous pouvez tout à fait sortir dans des vagues plus grosses et ne pas en prendre lors de votre première session. Pas grave, vous vous familiarisez avec cette nouvelle dimension. Et vous prenez plaisir à être à l’océan tout simplement. C’est surtout cela l’esprit de surfer. 


Envisagez un take-off sur l’épaule de la vague dans un premier temps. Un surfeur plus fort et compréhensif vous laissera peut-être partir, même s’il est prioritaire.


Puis rapprochez-vous de la zone critique, plus creuse. Vous en retirerez à force un avantage: accéder à la priorité en étant plus à l’intérieur. Devenir meilleur.

Et avoir le loisir d’offrir à votre tour une belle vague au plus débutant que vous, moins bien placé sur l’épaule!



Alors à la fin, armé de toute votre expérience vous n’aurez plus qu’une seule peur… celle de manquer les gros swells!  

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  • « Merci pour ce partage. Ça change des posts habituels. Piqûre de rappel en lien avec une session ratée en janvier 😁 »

    FP (Depuis la page Fb de Breizh Coast)

  • « Cool ce nouvel article. J’avoue m’être reconnu sur des sorties un peu massives à +1m50 bien creux. Très utiles ces rappels en tout cas! 👌🏽 »

    YD (Depuis la page Fb de Surf’ In Landes & Pays Basque)

  • « Je suis abonnée à la newsletter, je l’ai lu sur le trajet ce matin c’était super intéressant merci beaucoup ! »

    LG (depuis la page Fb de Surf’ In Landes & Pays Basque)

  • « Super intéressant, merci ✌. Vraiment top et facile à comprendre, j’adore. C’est lisible et ludique »

    SB (depuis la page Fb de Surf’ In Landes & Pays Basque)

  • « Super, et très pédagogique!!! Merci bcp
    Bien mieux que dans bcp de livres »

    LD (Depuis la page Fb Tailor Surfboards)

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